Fraude au président – Comment l’anticiper et s’en protéger ?
Qu’est-ce que la fraude au président ?
La fraude au président est une escroquerie particulièrement redoutable dans laquelle un individu se fait passer pour le dirigeant ou un cadre supérieur de l’entreprise afin de convaincre un collaborateur de procéder à un virement urgent, souvent confidentiel. Ce type d’arnaque, aussi appelée "fraude au faux ordre de virement", cible principalement les PME et ETI, avec des pertes pouvant atteindre plusieurs centaines de milliers d’euros.
Comment fonctionne la fraude au président ?
Le mécanisme repose sur le social engineering (ou ingénierie sociale). Le fraudeur collecte des informations sur la structure de l’entreprise (organigramme, actualités, habitudes) via des sources publiques ou des fuites internes. Il contacte ensuite un employé, généralement du service comptable ou financier, en usurpant l’identité d’un supérieur hiérarchique et en exigeant un virement urgent et discret, souvent dans un contexte simulé d’opération stratégique ou de contrôle fiscal.
Pourquoi cette fraude est-elle si redoutable ?
Appui sur l’autorité hiérarchique : la demande semble émaner du plus haut niveau de la direction.
Urgence simulée : le stress de la situation pousse à agir sans recul.
Professionnalisme du discours : faux emails, doublures vocales, faux documents très crédibles.
Connaissance interne : les fraudeurs sont souvent bien informés de la structure de l’entreprise.
Les réflexes à adopter pour prévenir les risques
Sensibiliser les équipes sensibles
Les directions financières, comptables ou RH doivent être régulièrement formées à ce type de menace.Mettre en place des procédures de validation renforcée
Aucune opération bancaire inhabituelle ne doit être exécutée sans un double contrôle ou une confirmation orale hors canal numérique.Contrôler les adresses email et les domaines
Un simple caractère modifié dans un nom de domaine peut tromper un œil non averti.Encourager la culture du doute
Mieux vaut interrompre une opération douteuse que de céder à une pression artificielle. Mieux vaut poser une question de trop qu’une de moins.
Que faire si l’on est victime ?
Contacter immédiatement votre banque pour tenter un blocage des fonds.
Porter plainte auprès des autorités compétentes.
Prévenir TRACFIN si les montants ou les circonstances le justifient.
Consulter un avocat en contentieux ou cybercriminalité, pour évaluer les recours possibles, notamment vis-à-vis de la banque ou des prestataires de cybersécurité.
Que dit le droit français ?
La jurisprudence considère que certaines négligences (absence de procédure interne, absence de vérification) peuvent engager la responsabilité de l’entreprise victime. Mais la responsabilité des banques a parfois été retenue lorsque le caractère frauduleux de l’opération était manifeste.
L’accompagnement du cabinet PMBA
Notre cabinet intervient en matière de droit pénal des affaires et de cyberfraudes, en assistance préventive comme en contentieux. Nous accompagnons nos clients dans la sécurisation de leurs pratiques internes, la réponse juridique en cas de fraude, et les éventuelles actions en responsabilité.
FAQ – Fraude au président
Comment reconnaître une fraude au président ?
Une demande urgente, souvent confidentielle, émanant prétendument d’un supérieur ou dirigeant, avec demande de virement non habituel.
Quels sont les signes d’alerte ?
Une adresse email légèrement modifiée, une pression sur le temps, un changement inhabituel de RIB, et l’interdiction d’en parler.
Que faire en cas de suspicion ?
Suspendre toute action, contacter directement le dirigeant supposé, alerter les services concernés et sécuriser les accès.
Peut-on récupérer les fonds ?
Plus tôt la fraude est détectée, plus grandes sont les chances de bloquer les fonds. D’où l’importance d’une réaction rapide.
Comment éviter que cela se reproduise ?
Former régulièrement les équipes, mettre en place une procédure stricte, et consulter un cabinet spécialisé comme PMBA.